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La surveillance d'Internet ne présente-t-elle que des avantages?/Point de vue sociologique.

  • louisebc26
  • 27 févr. 2016
  • 16 min de lecture

Social

A. Introduction: la notion de MassMedia redéfinie par Internet

B. Un peu d'histoire...

C. Les enjeux de sécurité sur Internet

D. L'importance d'internet lors de faits divers

E. Le contrôle social sur Internet

F. Etude de cas : Internet et la Société Civile Organisée, entre coopération et opposition

G. Pour illustrer : quelques citations

A. Introduction: la notion de MassMedia redéfinie par Internet

Un mass media est un média qui atteint et qui influence une très large audience. Selon le sociologue Marshall McLuhan, un mass media remplit 3 conditions principales:

- La communication d'un vers plusieurs

- L'information véhiculée doit être la même pour tous

- Le public ne peut pas interagir avec celui qui véhicule le message afin de le modifier

Le terme est apparu dans les années 1920 aux États Unis pour désigner la radio, qui relayait une même information très rapidement. Puis la télévision est devenu le mass media par excellence, pour les mêmes raisons.

Ainsi, depuis l'apparition et la généralisation du World Wide Web dans les années 1990, Internet est un média de masse dont le rayon d'action est inédit puisqu'il inclut tous les utilisateurs du Web, soit 3 milliards de personnes dans le monde.

Un mass media remplit des fonctions de communication de l'information, de la publicité et de la propagande politique.

Internet est un mass media d'un genre nouveau car il remet en cause certains caractères d'un mass media classique, tout en en amplifiant d'autres. Il reprend et amplifie aussi les fonctions d'un mass media, comme nous allons le voir.

Ainsi, Internet remet en cause deux caractéristiques des mass medias tels la radio ou la télévision : le public peut plus facilement intéragir avec celui qui véhicule l'information, grâce aux réseaux sociaux et aux forums de discussion, et l'information véhiculée peut, dans certains cas, être ciblée, comme avec la publicité personnalisée grâce aux "cookies" (programmmes qui repèrent les préférences de navigation sur un site).

Malgré cela, Internet est un mass media d'autant plus efficace que tout utilisateur du Web peut véhiculer une information vers tous les autres utilisateurs. En effet, le coût de diffusion de l'information est plus bas que par la radio ou la télévision, voire inexistant.

La diffusion est aussi plus large car les barrières spatiales, linguistiques et temporelles sont abolies: les utilisateurs ont accès à Internet dans le monde entier ce qui n'était pas le cas avec la radio ou la télévision.

Par exemple, avant l'avènement et la généralisation du World Wide Web, on ne pouvait pas écouter France Inter ou Europe 1 sur un poste de radio en Indonésie et il en était de même avec la télévision.

Les sites internets sont aussi souvent traduits en plusieurs langues, ce qui n'était pas le cas des radios au 20ème siècle.

Enfin, un contenu diffusé il y a plusieurs années est toujours consultable tel qu'il a été mis en ligne, alors qu'une émission radiophonique ou télévisuelle ne l'était pas il y a quelques décennies.

Non seulement, Internet reprend certaines caractéristiques d'un mass media classique, mais il en reprend les principales fonctions, en les amplifiant.

En effet, Internet est aussi un outil de communication informative et publicitaire ainsi que de propagande. Internet est largement utilisé par des entreprises pour promouvoir divers produits : une publicité diffusée sur une page Internet touche de nombreux consommateurs et peut être personnalisée grâce aux cookies que nous avons évoqués précédemment.

Par exemple, une publicité diffusée en préambule d'une vidéo qui a 20 millions de vues sur Youtube au bout de trois jours aura été vue autant que si elle avait été diffusée pendant 10 jours sur la matinale de RTL.

L'information est aussi diffusée plus efficacement via Internet que via la télévision ou la radio : les institutions et entreprises d'information peuvent utiliser Internet pour amplifier la diffusion de leurs programmes, articles ou informations diverses à travers le Monde en plusieurs langues et ainsi toucher plus d'individus. Par exemple, un utilisateur d'Internet saoudien peut maintenant regarder la chaîne française France 24 en arabe sur sa tablette ou son téléphone.

Internet est donc aussi un moyen efficace de diffuser des idéologies. La propagande d'une personne ou d'un régime peut s'adresser à de nombreux individus et répandre la manière de penser de certains à travers le monde très rapidement, à grands renforts d'images et de documents divers, comme le faisaient déjà les mass medias du 20ème siècle avec une audience plus réduite. Par exemple, on peut consulter en ligne le programme de divers partis politiques américains.

Nous verrons donc dans ce blog qu'Internet est un mass media qui, avec des caractéristiques nouvelles pose des questions nouvelles : à présent, étant donné que l'information peut émaner de chacun et cibler le nombre, l'utilisation d'Internet pour la propagande de réseaux criminels (djihadistes surtout) est un grave problème. Nous verrons aussi qu'Internet facilite le contrôle social informel et formel, qui doit répondre à ces nouvelles menaces mais qui est parfois détourné.

B. Un peu d'histoire...

C’est aux E-U que tout a commencé, en effet, pour riposter contre l’URSS (qui avait en 1957, envoyé un satellite artificiel « spoutnik »), l’Etat demande au RAND (Research ANd Development”) de trouver un système leur permettant de « battre » intellectuellement l’URSS.

Paul Baran donne l’idée de décentralisation (système continuant de fonctionner si d’autres machines du système ont un dysfonctionnement), mais cette idée ne sera acceptée uniquement 6 ans après son émission.

1969 : création de l’Arpanet (ancêtre d’internet).

1971 : c'est l’invention du courrier électronique (par Tomlinson, il invente aussi l’arobase « @ »).

1973 : la première utilisation du terme « internet » (par Vinton CERF et Bob KAHN).

1984 : invention des « tps levels domains » (.org ; .com ; .net)

D'autres dates encore plus importantes :

1989 : invention du WEB (World Wide Web) par Berners-Lee.

1993 : premier navigateur public : Mosaic (créé par Marc Andreessen),

1995-2003 : puis netscape, puis Mozilla.

Pour réaliser cet article, j'ai nécessité l'aide de :

- wikipedia.org

-internetsociety.org

Au départ, en créant cette "machine", on ne connaissait pas encore la tournure mondiale et même internationale qu'elle allait prendre. Ainsi, on ne pensait pas encore à la surveillance d'internet à proprement parler.

C. Les enjeux de sécurité sur Internet

1) La sûreté de l'Etat

Après les attentats de janvier et de novembre 2015 en France, il s'est avéré qu'Internet avait permis à Daesh de réaliser ses attentats.

En effet, Daesh a plusieurs cellules spécialisées dans l'informatique, pour deux raisons.

D'une part, il est crucial pour cette organisation criminelle de recruter des membres à l'étranger, afin de venir grossir ses rangs de terroristes. En 2014, plus de 800 jeunes français ont quitté la France pour rejoindre la Syrie ou l'Irak. Leur point commun: ils ont tous été embrigadés grâce à Internet. En effet, Internet étant un MassMedia, il permet de cibler les utilisateurs susceptibles "d'intéresser" l'organisation (jeunes femmes et hommes surtout). Sur les réseaux sociaux, par exemple Twitter, prisé des jeunes, plus de 100 000 messages de propagande sont envoyés chaque jour. Et il existe des centaines de sites Internet qui gravitent autour d'individus prêchant la haine et le radicalisme.

D'autre part, Daesh utilise Internet afin de mieux pouvoir s'organiser. En effet, Internet permet de communiquer rapidement (certains criminels utilisent par exemple Telegram) lors d'une opération terroriste. Internet permet aussi à Daesh d'organiser sa logistique, grâce à la communication par e-mail et permet aux terrorristes de se renseigner individuellement sur la vente et la fabrication d'armes par exemple. De plus, Internet permet de stocker de la valeur monétaire, via des comptes bancaires cachés, mais aussi grâce à des réserves de valeur virtuelles, telles le Bitcoin.

Ainsi, Internet représente un enjeu de sécurité nationale. C'est souvent pour cela que la surveillance se met en place.

Sources: Alternatives Economiques, interieur.gouv.fr, 01net

Ces éléments font pencher en faveur de la surveillance d'Internet. Cela fait partie de la mission d'un Etat d'assurer la sécurité de ses citoyens.

2) A ne pas confondre avec un danger pour la vie privée: les virus.

Particulier ou professionnel, la sécurité face à internet concerne tout le monde. Les premières menaces qui planent sur vous et sur vos ordinateurs se nomment les spywares. Ce sont des programmes malveillants qui se sont introduits de force dans votre appareil, sans que vous vous en rendiez compte.

Le plus souvent, ce sont des logiciels espions qui informent leurs expéditeurs sur chacun de vos faits et gestes. Ils peuvent servir à des fins non réglementées et surtout dangereuses !

Les virus sont des programmes informatiques conçus sournoisement par leurs créateurs

Les programmeurs élaborent ces programmes dans le but de vous tromper en passant par le biais des publicités, sur les sites où vous surfez régulièrement. Comme des sortes de virus, ces logiciels extrêmement nuisibles finiront par tuer votre ordinateur petit à petit. Il est préférable (dans cette situation) de les éliminer un a un en utilisant notamment des logiciels anti-virus. Une autre solution est qu'il faut arrêter de télécharger n’importe quoi n'importe où.

Ensuite, les seconds dangers sont les pirates informatiques. Ce sont des personnes réelles, en chair et en os qui absorbent la quasi totalité de vos ressources numériques. Les plus habiles des hackers (c'est ainsi qu'on les surnomme) iront jusqu’à avoir votre numéro de sécurité sociale ou de retraite, et parfois, dans les cas les plus graves : le code de votre carte bleue.

Dans ces cas là, on parle de cybercriminalité : vol d'argent fiduciaire, usurpation d’identité ou encore acte de terrorisme fait à votre nom. Les victimes de ces usurpations ne seront ainsi au courant que lorsque la police viendra frapper à leur porte.

Finalement, la solution la plus judicieuse est de ne jamais fournir d’informations personnelles sur un site non sécurisé, et plus généralement sur internet.

Sécurité informatique :

L'évolution progressive mais néanmoins rapide d'internet oblige chaque utilisateur à prendre un logiciel assez performant comme anti-virus pour limiter au maximum les risques de spywares (une sorte de virus), mais aussi pour permettre une durée de vie plus longue de l’appareil en question (mobile, ordinateur).

Par exemple, certaines entreprises comme les banques détiennent des données personnelles sur leurs clients, elles nécessitent un système de protection des données très performant.

En résumé, un système de sécurité informatique est avant tout un moyen de réduire la vulnérabilité du système d’information en passant par une rapide analyse des intrusions possibles, puis de protéger le domaine de l'informatique, à la fois au niveau interne mais aussi au niveau externe, des entreprises de toute intrusion possible ou d'une surveillance malveillante par exemple.

Pour choisir un bon système de sécurité informatique :

Afin de parvenir à une sécurité maximale du système informatique de l’entreprise, il ne faut pas seulement installer un quelconque système de sécurité, mais choisir celui qui répondra le plus aux besoins de l'individu qui le nécessite. Il est donc nécessaire de ne pas laisser jouer le hasard pour désigner une protection.

Voici la liste exhaustive des critères à prendre en compte lors du choix d'un système de sécurité qui garantira une sécurité maximale :

  1. Assurer la protection externe et interne du système d’information.

  2. Garantir d'une manière permanente la confidentialité des communications.

  3. Se ranger à la culture de l’entreprise.

  4. Contrôler l’accès à la ressource informatique avec certitude.

  5. Garantir le retour sur investissement.

  6. Axer sur la flexibilité et la souplesse : invariable quelques soit l’état de l’entreprise.

Sources : altospam.com

Dans ce cas précis, les virus sont des atteintes à la liberté de l'individu. En effet, ces micro-organismes informatiques sont capables d'accèder aux informations les plus privées de l'utilisateur de l'ordinateur "infesté". Les virus sont une forme de surveillance d'internet, mais sous une apparence malsaine et sournoise. Ils sont créés afin de s'introduire dans la propriété privée des Hommes, donc pas du tout dans le but de défendre la société. Afin de lutter contre ces virus, une surveillance est souhaitable.

3) Dernier élément à ne pas confondre : les cookies

Un cookie en langage informatique -malgré son nom délicieux- n'est pas un gâteau. Au contraire, c'est une information conservée sur un ordinateur lors de la visite d'un site.

Au départ, lors de leur création, les cookies n'étaient pas malveillants. Ils renseignaient seulement le site de la venue d'un individu.

En revanche, peu à peu, ils ont servi et servent toujours à des fins malintentionnées. Ils présentent à l'individu des informations personnalisées correspondant au besoin de l'individu. Par exemple, si ce dernier regarde les horaires d'un avion en partance pour la Grèce, il recevra des offres toujours plus intéressantes sous forme de pub.

Les cookies peuvent conserver une grande variété d'informations, incluant des informations d'identification personnelle (telles que le nom, l'adresse postale, l'adresse électronique ou encore le numéro de téléphone).

Mais, heureusement pour chacun, ces informations ne peuvent être conservées par le site en question unquement si l'individu accepte de les fournir.

Normalement, le site web n'aura pas accès à ces informations si elles ne sont pas fournies par l'individu, et ne pourront ainsi pas accèder à d'autres fichiers sur l'ordinateur de l'individu. Mais, souvent, lors de la visite d'un site web, une petite fenêtre s'ouvre avec écrit "acceptez vous les cookies" et en général, comme les individus ne connaissent pas cette donnée, ils acceptent, et ainsi, les sites ont accès aux données des "visiteurs" et peuvent donc cibler les articles qu'ils préférent.

Toutefois, il existe des paramètres sur les cookies pour permettre aux individus d'approuver ou de refuser les requêtes des cookies (cela dépend des sites mais généralement, ils sont présents sur presque tous). Cepndant, et comme les cookies, n'étant pas connus de tous, les individus acceptent souvent les cookies sans savoir ce que c'est et sans savoir comment les bloquer.

Sources : futura-sciences.com

Les cookies sont une forme de surveillance malveillante visant à l'atteinte aux libertés en "violant" l'intimité de l'individu.

D. Limportance d'internet lors de faits divers

Internet possède un rôle essentiel face aux divers événements.

Par exemple, lors des attentats (comme celui de Charlie Hebdo par exemple : le 8 mai 2015), il a eu un rôle d’informations, grâce aux émissions en replay, aux comptes Facebook (etc.), les gens ont pu réellement voir ce qui s’était passé, Facebook a joué un rôle très important dans la diffusion de messages de soutien, de marches de soutien, de manifestations…Donc on peut dire qu’en général, les réseaux sociaux (et plus généralement internet) a eu un rôle d’information.

Ensuite, pour les attentats du 13 novembre 2015, internet a aussi eu un rôle de diffusion des photos (à la fois des gens recherchés et des victimes non-identifiées). Les médias quant à eux (pour cet attentat) ont aussi servi à rassurer les personnes (en diffusant les mesures de sécurité prises, les marches de soutien dans quasiment tous les pays…). C'est exactement la même chose pour les faits divers…

Cet article n'est tiré d'aucun site, livre ou autres, il est issu d'une réflexion personnelle assez logique.

Ici, la surveillance d'internet possède un rôle assez défini, celui d'aider les sociétés par la diffusion d'idées. En effet, cela a un aspect assez positif, mais si l'Etat (qui surveille le net) a réussi à soutirer des photos ou autres informations privées, que peuvent faire les hackers ou encore les firmes malveillantes ?

C'est donc une atteinte à la liberté des individus, mais à laquelle on donne une raison valable.

E. Le Contrôle Social sur Internet

Internet étant un MassMedia, nombreuses sonts les informations qui y transitent. Beaucoup d'entre elles concernent la vie privée. Les personnes dont la vie privée apparaît sur Internet peuvent être soumises au contrôle social. Le contrôle social est l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour que les individus respectent les normes d'une société. Il peut être exercé par des institutions, à travers la loi, la police et la justice notamment (contrôle formel) ou par des individus à travers la critique positive ou négative, le rejet notamment (contrôle informel). Or Internet permet ces deux formes de contrôle social. Nous nous intéressons, dans le cadre de la surveillance, au contrôle social formel. Nous allons donc voir comment Internet a rendu le contrôle social formel pour partie plus facile et pour partie plus difficile.

Le contrôle social formel sur Internet est facilité par rapport au contrôle formel sans Internet. En effet, les institutions de contrôle (police, justice, services de renseignement) ont accès grâce à Internet à des pans entiers de la vie privée des personnes, à travers les messageries, les courriels, les réseaux sociaux. Elles peuvent aussi avoir accès à d'autres informations de localisation, des images ou des conversations.

Autant d'informations qui peuvent être utiles dans le cadre d'une enquête, en vue de faire appliquer la loi. Sans Internet, ces informations seraient plus difficiles à récupérer: les écoutes seraient plus compliquées à réaliser, on n'aurait pas immédiatement accès au réseau social qui entoure une personne et des renseignement de localisation manqueraient. Plus de moyens humains et matériels seraient nécessaires pour obtenir une information précise. Ainsi, l'ensemble de ces informations peuvent, si elles sont collectées par des services de renseignement, renforcer le pouvoir de contrôle de certaines institutions.

Par exemple, dans le cadre d'une enquête judiciaire visant à trouver les auteurs d' un homicide afin de les sanctionner, la police ou la justice peuvent avoir recours à leur historique de navigation web pour savoir si les armes ont été achetées via Internet.

Ainsi, les auteurs seront plus faciles à identifier et seront sanctionnés de façon plus adéquate.

Malgré cela, Internet ne facilite pas toujours le contrôle social formel pour trois raisons.

Premièrement, pour les institutions de contrôle social, la frontière entre renseignement utile à une enquête et violation de la vie privée n'est pas grande (voir partie "morale" et "juridique" du blog). Cela peut donner lieu à débat au sein même des institutions. Par exemple, il existe un débat au sein de l'administration des Etats-Unis autour des pratiques de surveillance de masse de la NSA (voir partie sur les lanceurs d'alerte).

Deuxièmement, le contrôle social via Internet est coûteux: les institutions doivent se munir de moyens technologiques sophistiqués afin de l'exercer, elles doivent aussi former des spécialistes et mettre en oeuvre des mesures diverses. Par exemple, la DCRI et la police française réclament plusieurs dizaines de millions d'euros afin de pouvoir acquérir des équipements technologiques.

Troisièmement, le contrôle par les institutions peut être empêché si l'objet du contrôle se munit d'outils technologiques qui le permettent. Par exemple, les délinquants et criminels français utilisent la messagerie sécurisée Telegram pour communiquer, au lieu des messageries éléctroniques classiques moins sécurisées. De plus, les institutions de contrôle elles-mêmes soivent se prémunir contre des attaques informatiques visant à dérober les informations qu'elle possède.

Ainsi, Internet a des avantages et des inconvénients de taille pour les institutions de contrôle social formel. Nous verrons que ce contrôle est parfois abusif, ou au contraire parfois insuffisant face aux enjeux de sécurité d'aujourd'hui.

Source: 01net; interieur.gouv.fr

Ces éléments montrent que le contrôle social formel via Internet prend une place importante dans le contrôle social aujourd'hui. Ils nous montre que cette place est croissante, ce qui peut poser des problèmes en termes de libertés individuelles.

F. Etude de cas: la SCO sur Internet, entre coopération et opposition

Après les attentats du 13 Novembre, le groupement de pirates informatiques Anonymous a déclaré la cyber-guerre à Daech. Anonymous est un groupe de hackers anonymes, qui sont à l'origine de diverses actions en soutien ou à l'encontre de différents acteurs de la toile. Il s'illustre souvent par le bloquage de sites Internet ou la suppression de comptes Twitter, mais aussi par des manifestations. Par exemple, il avait en 2012, après la fermeture de MegaUpload par les autorités américaines, rendu indisponible le site de la justice américaine et de nombreux autres sites gouvernementaux.

Anonymous rentre dans le cadre des Sociétés Civiles Organisées, puisque c'est une association entièrement indépendante des gouvernements, autosuffisante et est exclusivement constituée de citoyens volontaire de tous pays connaisseurs des outils informatiques et de leur fonctionnement. D'autres groupes semblables existent, tels le français CtrlSec ou l'américain GhostSec. Ces deux groupes ont eux aussi mené des actions de lutte contre la propagande de Daech. Mais le positionnement de ces groupements est ambigü, puisque certains coopèrent avec les gouvernements mondiaux dans la lutte antiterroriste alors que d'autres refusent toute coopération et peuvent même s'opposer aux agences de renseignements. Nous allons donc rappeler en quoi la lutte antiterroriste passe par Internet, puis nous verrons que les Sociétés Civiles Organisées peuvent faciliter le travail des services de renseignement, mais aussi être contre-productives.

En 2015, plus de 900 jeunes français ont rejoint les rangs de Daech en Syrie. Daesh les y forme à commettre des attentats, à combattre ou plus généralement à servir son organisation de malfaiteurs. Daech utilise Internet puisque c'est un Mass Media à diffusion horizontale: n'importe quel utilisateur peut s'adresser à une large audience. C'est donc un moyen d'embrigadement efficace. Ces jeunes, comme nous l'avons vu dans ce blog, sont principalement recrutés par Daech via Twitter. En effet, plus de 100000 tweets de propagande y sont mis en ligne chaque jour par les criminels qui constituent l'organisation. Mais Twitter n'est pas le seul moyen utilisé par Daech pour attirer des recrues: divers sites internet véhiculant de fausses informations et faisant l'éloge d'une guerre prétendument sainte sont aussi utilisés. Et Daech forme aussi des informaticiens, capable de mettre au point des techniques de plus en plus sécurisées, en utilisant des navigateurs sécurisés comme Tor, plus difficiles d'accès pour les Renseignements. Aussi les services de Renseignement mondiaux mettent en place des moyens de plus en plus perfectionnés pour empêcher ce type de propagande et pour pouvoir recueillir des renseignements utiles en vue du combat sur le terrain syrien. La France a donc 500 agents spécialisés dans l'informatique.

Ainsi, plusieurs organisations de SCO constituées de connaisseurs de l'informatique, comme l'américaine GhostSec ont formé une coopération avec les services de renseignement américains. En effet, en 2014, les "experts" de GhostSec ont trouvé la trace d'un compte bancaire de Daech qui contenait l'équivalent de 3,5 millions d'Euros en Bitcoins (réserve de valeur virtuelle). Ils en ont alors informé la NSA, avec laquelle ils ont étroitement coopéré en vue de geler le stock de Bitcoins. Après avoir gelé ces avoirs, GhostSec a aidé le FBI à démasquer une cellule djihadiste installée sur le sol des Etats-Unis. De plus, une autre organisation semblable, "CtrlSec" a, avec l'aval du renseignement américain, permis de fermer 800000 comptes Twitter associés à des réseaux terroristes. Ces organisations sont donc des SCO (Société Civiles Organisées) qui coopèrent avec les gouvernements dans le but d'affaiblir Daesh.

Mais l'organisation de SCO Anonymous a elle aussi décidé il y a quelques mois de lancer une guerre informatique contre Daech. Premièrement, elle a développé un programme qui permet sur Twitter, de signaler tous les tweets de propagande à la direction de Twitter afin qu'ils soient supprimés. Anonymous demande aux internautes de coopérer afin de cibler les sites faisant l'apologie du terrorisme et les rend inaccessibles ou les détruit. De plus, Anonymous a rendu publics des mails de membres de la nébuleuse terroriste. Cette lutte se révèle plutôt efficace puisque des centaines de milliers de compte Twitter ont été supprimés, ainsi que de nombreux sites Internet. Cela a forcé Daech à se replier sur le Darknet (ensemble de navigateurs et outils informatiques sécurisés et accessible que par une communauté d'utilisateurs) où il touche une audience moindre. Malgré cela, les services de renseignement français sont en conflit avec Anonymous. En effet, le fait que Daech cible de plus en plus sa propagande sur le Darknet signifie que les communications sont plus difficiles à intercepter et les sites plus sécurisés contre le piratage ou la fermeture. De plus, ces piratages forcent Daech à trouver des parades et à sécuriser ses contenus, ce qui rend aussi plus compliqué le travail des services de renseignement. Malgré cela, certains gouvernements (américain et britannique notamment) souhaitent coopérer avec Anonymous, afin de mettre à leur service les compétences des hackers, mais Anonymous refuse pour l'instant toute coopération puisque ce groupe n'a pas de véritable représentant et surtout car c'est un groupe de SCO d'opposition aux pouvoirs publics: il défend la liberté individuelle sur Internet, a dénoncé violemment les actions de certains services de renseignement, la loi Cazeneuve et est à l'origine de pluseurs bloquages de sites gouvernementaux. Anonymous est donc une entité de SCO qui, même si elle partage la même volonté avec certains services de renseignement d'affaiblir daech, se bat avant tout pour la désobéissance civile.

Ainsi, les SCO telles Anonymous, GhostSec ou CtrlSec sont des organisations assez puissantes sur Internet puisque elles peuvent empêcher les malfaiteurs de Daech de diffuser leurs messages de haine. Toutefois, il existe une fracture qui les divise: Anonymous est plutôt une entité d'opposition aux pouvoirs publics, alors que GhostSec et CtrlSec sont plutôt des entités de coopération. Mais certains pays refusent de coopérer avec les SCO dans la lutte antiterroriste, jugeant qu'elles entravent leur processus de renseignement. La France en fait partie, alors que les Etats-Unis et la Chine ont décidé de lancer des coopérations.

Sources: lemonde.fr; 01net; francetvinfo.fr

Ces éléments montrent que certaines entités tentent de mettre en place une autre forme de surveillance d'Internet en ciblant les dangers pour la Société Civile. Une telle surveillance paraît souhaitable.

G. Pour illustrer : quelques citations

"On navigue tous à la surface d’un immense océan lorsqu’on va sur Internet. Parfois on s’enfonce de quelques mètres sous la surface de l’eau."

Franck Thilliez

"Grâce à internet, vous pouvez connaître le temps qu’il fait sans même avoir à tourner la tête vers la fenêtre." Didier Hallepée

"J'adore Internet. Tout s'y trouve. Quoi que vous cherchiez de moche, c'est le seul endroit au monde où vous êtes certain de le trouver. Le Net doit ressembler à l'inconscient des sociétés occidentales"

Pierre Lemaitre

"Aujourd'hui ce n'est pas possible de couper l'accès à internet. C'est quelque chose comme couper l'eau."

Fleur Pellerin


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